Quelques décennies après le grand dérangement. L’année de l’utilisation de l’arme. L’engin suprême, la bombe hypocrite, ratoureuse. Qu’importe les milliards engloutis puisque le monde détenait l’arme idéale ! Celle qui ne tue pas, que l’opinion publique ne pouvait dénigrer. Son total dégoût du sang faisait en sorte que l’on ne jurait que par elle. Les calculs étaient formels : elle épargne la vie.
Sa fabrication débuta lentement, puis s'accéléra. Les secrets de sa fabrication étaient jalousement protégés, à l’épreuve des fuites. Une enveloppe gonflée de billets a suffit pour que les plans s’étalent à la grandeur de la planète.
Qui l’a utilisé le premier ? On ne le saura jamais, mais le carrousel était lancé, l’effet domino. Une réaction en chaîne que personne n’avait prévue. Les ondes d’une première explosion voyageaient avec le vent. Une autre bombe les captait. Explosait. Les rayons de dévastation se joignaient. Le nuage grossissait. La destruction lente et catastrophique, de jour en jour, s’accentuait ! Bien avant que les dirigeants n’aient eu le temps de cesser de mutuellement s’accuser, d’accorder leurs violons et commencer à agir, la bombe avait fini son spectacle, tout réglé, tout détruit !
Croyez-le ou non, la petite merveille n’a pas fait boum ! On ne la voyait pas arriver, ne l’entendait pas faire son petit travail. Ne vous trompez pas, comme les autres elle semait le chaos, mais beaucoup mieux. Une bombe méthodique, elle s’acharnait sur la moindre représentation du génie humain, toutes constructions, manipulations, transformations. D’une efficacité hystérique, elle se déchaînait sur les routes, ponts, immeubles, usines. Adorait les équipements mécaniques, électroniques, atomiques. Capricieuse, elle détestait ce qui a goût de terre et eau. Elle a donc épargné la nature à l’état pur, celle qui n’avait subi aucun rajout, retrait ou manipulation. Se trouve en tête de liste, la faune et la flore, la terre et l’humain. Une exception que l'on tenait secrète : les génétiquement modifiés qu’elle ne pouvait classifier; perfectionniste, elle les a détruit avec tout le reste.
jeudi 26 mars 2009
L'HOMME OISEAU - Le chaos
Comme prévu le petit joujou a épargné le ciel et ses oiseaux, l’eau et ses poissons, la terre et ses insectes, ce qui inclut les humains. Les premières semaines sont terribles. Devenus aussi vulnérables qu’un bébé, le découragement s’installe, engendre la violence, le meurtre, le laisser-aller, le viol et le suicide. Nus, dépourvus d’outils, les mains et le ventre vides. Une minorité décide de se prendre en main. Elle s’éloigne de ceux qui n’ont pas encore compris, décide de les laisser s’entretuer. Ce qu’ils font !
Des groupent se forme. Malgré la divergence des styles et conditions, ils ont tout de même quelques points communs. La volonté de se sortir du trou, de même que la prétention de se croire différents des autres. La pudeur apprivoisée, entre deux frissons, ils réapprennent à glaner. La nudité n’a pas que des inconvénients, affamés, les fesses à l’air, les classes sociales n’existent plus, tout le monde glane.
La végétation abondante et vigoureuse éveille la créativité de quelques coquettes. Elles se fabriquent des pagnes avec ce qu’elles trouvent, roseaux, maïs, lierre, foin, et plus. Ce qui n’empêche pas le taux de natalité de bondir. Heureusement car le premier hiver est catastrophique.
Revenus à l’âge de pierre, les hommes réapprennent la chasse. Proies faciles, les chiens et chats deviennent une denrée rare, un mets réservé pour les grandes occasions. Les femmes maîtrisent mal l’art du tannage. Les résultats, même peu satisfaisants, améliorent tout de même leur misérable condition. Les premières à se pavaner vêtues d’un pantalon fait de peaux de chien et chat éveillent la convoitise des autres et ce même si la culotte dégagent une forte odeur de cadavre. Des disputes éclatent, des coups de griffes se donnent.
L’heureux propriétaire d’un pantalon de rechange s’affiche, trône, rétablit l’échelle sociale. Le pantalon fait chuter les natalités. Les hommes réclament le retour à la simplicité. Il faut sauver l’humanité ! Les femmes ne cèdent pas. Les belliqueux, ceux qui n’ont pas encore compris, vivent et dorment à la belle étoile. Les autres se retrouvent entassés à l'intérieur de ce qu’ils appellent les cavernes mais qui ne sont autre chose que des sous-sols d’immeubles que les gravats n'ont pas totalement comblés.
Des groupent se forme. Malgré la divergence des styles et conditions, ils ont tout de même quelques points communs. La volonté de se sortir du trou, de même que la prétention de se croire différents des autres. La pudeur apprivoisée, entre deux frissons, ils réapprennent à glaner. La nudité n’a pas que des inconvénients, affamés, les fesses à l’air, les classes sociales n’existent plus, tout le monde glane.
La végétation abondante et vigoureuse éveille la créativité de quelques coquettes. Elles se fabriquent des pagnes avec ce qu’elles trouvent, roseaux, maïs, lierre, foin, et plus. Ce qui n’empêche pas le taux de natalité de bondir. Heureusement car le premier hiver est catastrophique.
Revenus à l’âge de pierre, les hommes réapprennent la chasse. Proies faciles, les chiens et chats deviennent une denrée rare, un mets réservé pour les grandes occasions. Les femmes maîtrisent mal l’art du tannage. Les résultats, même peu satisfaisants, améliorent tout de même leur misérable condition. Les premières à se pavaner vêtues d’un pantalon fait de peaux de chien et chat éveillent la convoitise des autres et ce même si la culotte dégagent une forte odeur de cadavre. Des disputes éclatent, des coups de griffes se donnent.
L’heureux propriétaire d’un pantalon de rechange s’affiche, trône, rétablit l’échelle sociale. Le pantalon fait chuter les natalités. Les hommes réclament le retour à la simplicité. Il faut sauver l’humanité ! Les femmes ne cèdent pas. Les belliqueux, ceux qui n’ont pas encore compris, vivent et dorment à la belle étoile. Les autres se retrouvent entassés à l'intérieur de ce qu’ils appellent les cavernes mais qui ne sont autre chose que des sous-sols d’immeubles que les gravats n'ont pas totalement comblés.
L'HOMME OISEAU - Renaissance
Pressés de quitter ces logis, où si ce n’est pas la poussière c’est le toit qui leur tombe sur la tête, ils lancent un vaste projet de reconstruction. Les intentions sont ambitieuses, les besoins immenses. La pollution est disparue avec les usines, la forêt a retrouvé sa vigueur, elle fournira la matière première. Ne manque que les outils. Abattre un arbre à l’aide d’un silex; il fait le travail, mais c’est long, et il en faut plusieurs. On se met à rêver à une bonne vieille hache. Trouver du minerai de fer est facile, les ruines en regorgent. Le haut fourneau représente un problème, on se souvient du nom, mais pas du savoir-faire. Il faut s’y reprendre des dizaines de fois mais tout est finalement prêt pour la première coulée.
On vient de partout pour assister à l’évènement. Le métal rouge incandescent coule et disparaît à l’intérieur du moule de sable. Le spectacle est beau à voir. Un tel succès mériterait une fête mais ça ne se fait plus. Dès l’aube la foule s’entasse autour du moule. Ils cassent la croûte, grattent le sable et déception, retirent un amoncellement de minerai en forme de hache. La foule fait demi-tour et, tête basse, retourne à ses affaires. La frustration est grande, et la perte d’une hache n’y est pour rien. C’est l’obligation de donner raison à l’original. Celui qui gaspille ses journées au bois à rêvasser, le même qui se plaît à répéter.
- Ça ne marchera pas. Les effets de la bombe vivent encore !
Comme il est de bon ton de mépriser l’orgueil, ce grand responsable de l'utilisation de la bombe, en un clin d'œil et juste au bon moment un conseil se forme. Il convoque l’original, l’invite à s’asseoir, lui sert une bonne ration de chien et, humblement, lui demande de s’expliquer. Il se fait quelque peu tirer l’oreille et, légèrement hautain, commence à parler.
- Vous n’aviez qu’à regarder et vous auriez vu.
- Vu quoi ? s’exclame en cœur la populace.
- Que la vie n’est plus ce qu'elle était.
- Vas-tu arrêter de te payer notre tête !
- Ce n’est tout de même pas de ma faute si vous n’avez pas vu que la nature ne va pas toujours comme on est habitué de la voir aller.
- Il ne va pas essayer de nous faire croire que les plantes poussent par en dedans, s'exclame un jeune pas brillant.
Le conseil tente de calmer le bon peuple et reprendre le contrôle de l’assemblée. Il expulse le jeune, réclame le silence et prie l’original d’expliquer ce qu’il comprend de ses observations.
- Je n’essaie pas de comprendre, je me contente d’ouvrir l’œil. Cela dit, ça ne m’empêche pas d’avoir ma petite idée. Qu’elle se tienne ou pas, il reste que la forme et la couleur des feuilles ont changées. Que les crapauds rapetissent, que les grenouilles nagent de moins en moins, que les nageoires des poissons changent de forme, que le martin-pêcheur préfère les petits fruits aux poissons, que les lièvres ont des pattes palmées. Mais par-dessus tout, que le mulot pond, alors que les oiseaux ne pondent plus !
On rit, le qualifie de fou, propose de le jeter dans la rivière, de tout oublier et retourner travailler. Une voix s’élève au dessus du brouhaha
- C’est vrai que les feuilles ont changé de couleur !
La salle se divise en deux clans, ceux qui ont vu et les autres. On discute, discute, puis désigne un comité d’experts chargé d’enquêter sur les oiseaux et les mulots pondeurs.
La populace commence à ouvrir les yeux, à voir que l’original n’a peut-être pas totalement tort. Des courageux avouent avoir vu des bizarreries. Incapable de la dépeindre en mots, la chose devient effroyable.
L’enquête piétine. Les pseudo-experts argumentent.
- Si vous croyez que c’est facile à espionner un mulot. Pour les oiseaux, les nids sont pleins de petits, ce qui tend à prouver qu’ils pondent.
Le conseil se doit d’agir. Une réunion de discussion est appelée. Allons-nous destituer le comité, en nommer un autre, ou simplement oublier l’affaire ? Au plus fort des délibérations, le gros Jos s’installe au centre du cercle de discussions et demande la parole.
- Débarrassez-moi de ce sans-gêne, ordonne celui qui aimerait occuper le siège de président.
Mais la coutume de vénérer une grande gueule n’est pas encore rétablie.
- Sortez-le ! reprend son lèche-cul de droite.
Gros Jos dépose son sac, lève les poings et met au défi quiconque de le faire bouger avant qu’il n’ait fini de s’expliquer. Un silence de fond de tombe recouvre l’assemblée. C’est que gros Jos a les épaules presque aussi larges que l'arrière train d’un cheval de trait.
- Allez mon brave, on vous écoute dit l’aspirant président.
- J’essaie de commencer un élevage de cochons. Plusieurs ont visité mes installations.
- Les autres les ont senties, s'exclame un comique. Gros Jos fait le sourd et poursuit son exposé.
- Des mois que je peine à partir cet élevage ! Ce matin j’entre dans la porcherie, voilà que ma première truie a cochonné durant la nuit. Huit beaux porcelets. Une trâlée de petits cochons roses s’échinait à coup de museau sur le pis de la mère. Il y avait de quoi me payer une journée de congé et c’est ce que je m’apprêtais à faire. C’est là que j’ai vu un petit tremblotin dans un coin. Fallait le rapprocher, l’aider à téter. À peine ramassé, j’ai tout de suite compris pourquoi la truie l’avait rejeté. J’ai le cœur trop sensible pour faire comme sa mère. N’empêche qu’il m’enlève le goût d’une journée de fainéanderie.
Gros Jos ramasse la poche en peau de chien coincée entre ses galoches. Tous attendent; gros Jos aussi, il savoure sa minute de gloire.
- Tu ne vas pas t’arrêter là, se scandalise le lèche-croupion.
Gros Jos regarde le pseudo-président ouvre la bouche, rajoute quelques secondes de silence à son plaisir et affirme.
- Ce qui est dit est dit.
Scandalisée l’assistance s’agite. L’aspirant au prestige appelle au calme. Il regarde gros Jos, ravale sa langue et, trop poli, demande à l’éleveur s’il veut bien poursuivre. L’habitant réaffirme tout en brandissant son sac.
- Je n’ai plus rien à dire mais je peux vous montrer mon casseur de party.
Tous les yeux fixent les soubresauts du sac. L’air narquois, il ouvre le sac et regarde à l’intérieur. Fait un clin d’œil, plante sa main dans le sac, fait la moue et retire la chose. Les ho ! Les ha ! Les qu'est que c’est, se succèdent.
La chose a le corps et le cri d’un porcelet. Les pattes et la tête d’un éléphant.
- Moitié cochon, moitié éléphant, ça donne éléchon. Que pensez-vous de ça comme nom ?
Il le dépose par terre. Absolument pas intimidé, le porcelet à trompe se promène de gauche à droite. Son air narquois laisse supposer qu’il s’amuse, qu’il se paye la tête du monde. Gros Jos profite de la cohue, oublie l’éléchon sur place et retourne à sa ferme.
Trop beau pour faire peur, il est immédiatement adopté. Bienvenu dans toutes les demeures, son appétit sans fond le conduit aux meilleures cuisines. Il profite à vue d’œil jusqu'à atteindre le poids d’un gros chien. Bien qu’il continue à s’empiffrer comme un cochon, il ne dépasse jamais ce poids.
On vient de partout pour assister à l’évènement. Le métal rouge incandescent coule et disparaît à l’intérieur du moule de sable. Le spectacle est beau à voir. Un tel succès mériterait une fête mais ça ne se fait plus. Dès l’aube la foule s’entasse autour du moule. Ils cassent la croûte, grattent le sable et déception, retirent un amoncellement de minerai en forme de hache. La foule fait demi-tour et, tête basse, retourne à ses affaires. La frustration est grande, et la perte d’une hache n’y est pour rien. C’est l’obligation de donner raison à l’original. Celui qui gaspille ses journées au bois à rêvasser, le même qui se plaît à répéter.
- Ça ne marchera pas. Les effets de la bombe vivent encore !
Comme il est de bon ton de mépriser l’orgueil, ce grand responsable de l'utilisation de la bombe, en un clin d'œil et juste au bon moment un conseil se forme. Il convoque l’original, l’invite à s’asseoir, lui sert une bonne ration de chien et, humblement, lui demande de s’expliquer. Il se fait quelque peu tirer l’oreille et, légèrement hautain, commence à parler.
- Vous n’aviez qu’à regarder et vous auriez vu.
- Vu quoi ? s’exclame en cœur la populace.
- Que la vie n’est plus ce qu'elle était.
- Vas-tu arrêter de te payer notre tête !
- Ce n’est tout de même pas de ma faute si vous n’avez pas vu que la nature ne va pas toujours comme on est habitué de la voir aller.
- Il ne va pas essayer de nous faire croire que les plantes poussent par en dedans, s'exclame un jeune pas brillant.
Le conseil tente de calmer le bon peuple et reprendre le contrôle de l’assemblée. Il expulse le jeune, réclame le silence et prie l’original d’expliquer ce qu’il comprend de ses observations.
- Je n’essaie pas de comprendre, je me contente d’ouvrir l’œil. Cela dit, ça ne m’empêche pas d’avoir ma petite idée. Qu’elle se tienne ou pas, il reste que la forme et la couleur des feuilles ont changées. Que les crapauds rapetissent, que les grenouilles nagent de moins en moins, que les nageoires des poissons changent de forme, que le martin-pêcheur préfère les petits fruits aux poissons, que les lièvres ont des pattes palmées. Mais par-dessus tout, que le mulot pond, alors que les oiseaux ne pondent plus !
On rit, le qualifie de fou, propose de le jeter dans la rivière, de tout oublier et retourner travailler. Une voix s’élève au dessus du brouhaha
- C’est vrai que les feuilles ont changé de couleur !
La salle se divise en deux clans, ceux qui ont vu et les autres. On discute, discute, puis désigne un comité d’experts chargé d’enquêter sur les oiseaux et les mulots pondeurs.
La populace commence à ouvrir les yeux, à voir que l’original n’a peut-être pas totalement tort. Des courageux avouent avoir vu des bizarreries. Incapable de la dépeindre en mots, la chose devient effroyable.
L’enquête piétine. Les pseudo-experts argumentent.
- Si vous croyez que c’est facile à espionner un mulot. Pour les oiseaux, les nids sont pleins de petits, ce qui tend à prouver qu’ils pondent.
Le conseil se doit d’agir. Une réunion de discussion est appelée. Allons-nous destituer le comité, en nommer un autre, ou simplement oublier l’affaire ? Au plus fort des délibérations, le gros Jos s’installe au centre du cercle de discussions et demande la parole.
- Débarrassez-moi de ce sans-gêne, ordonne celui qui aimerait occuper le siège de président.
Mais la coutume de vénérer une grande gueule n’est pas encore rétablie.
- Sortez-le ! reprend son lèche-cul de droite.
Gros Jos dépose son sac, lève les poings et met au défi quiconque de le faire bouger avant qu’il n’ait fini de s’expliquer. Un silence de fond de tombe recouvre l’assemblée. C’est que gros Jos a les épaules presque aussi larges que l'arrière train d’un cheval de trait.
- Allez mon brave, on vous écoute dit l’aspirant président.
- J’essaie de commencer un élevage de cochons. Plusieurs ont visité mes installations.
- Les autres les ont senties, s'exclame un comique. Gros Jos fait le sourd et poursuit son exposé.
- Des mois que je peine à partir cet élevage ! Ce matin j’entre dans la porcherie, voilà que ma première truie a cochonné durant la nuit. Huit beaux porcelets. Une trâlée de petits cochons roses s’échinait à coup de museau sur le pis de la mère. Il y avait de quoi me payer une journée de congé et c’est ce que je m’apprêtais à faire. C’est là que j’ai vu un petit tremblotin dans un coin. Fallait le rapprocher, l’aider à téter. À peine ramassé, j’ai tout de suite compris pourquoi la truie l’avait rejeté. J’ai le cœur trop sensible pour faire comme sa mère. N’empêche qu’il m’enlève le goût d’une journée de fainéanderie.
Gros Jos ramasse la poche en peau de chien coincée entre ses galoches. Tous attendent; gros Jos aussi, il savoure sa minute de gloire.
- Tu ne vas pas t’arrêter là, se scandalise le lèche-croupion.
Gros Jos regarde le pseudo-président ouvre la bouche, rajoute quelques secondes de silence à son plaisir et affirme.
- Ce qui est dit est dit.
Scandalisée l’assistance s’agite. L’aspirant au prestige appelle au calme. Il regarde gros Jos, ravale sa langue et, trop poli, demande à l’éleveur s’il veut bien poursuivre. L’habitant réaffirme tout en brandissant son sac.
- Je n’ai plus rien à dire mais je peux vous montrer mon casseur de party.
Tous les yeux fixent les soubresauts du sac. L’air narquois, il ouvre le sac et regarde à l’intérieur. Fait un clin d’œil, plante sa main dans le sac, fait la moue et retire la chose. Les ho ! Les ha ! Les qu'est que c’est, se succèdent.
La chose a le corps et le cri d’un porcelet. Les pattes et la tête d’un éléphant.
- Moitié cochon, moitié éléphant, ça donne éléchon. Que pensez-vous de ça comme nom ?
Il le dépose par terre. Absolument pas intimidé, le porcelet à trompe se promène de gauche à droite. Son air narquois laisse supposer qu’il s’amuse, qu’il se paye la tête du monde. Gros Jos profite de la cohue, oublie l’éléchon sur place et retourne à sa ferme.
Trop beau pour faire peur, il est immédiatement adopté. Bienvenu dans toutes les demeures, son appétit sans fond le conduit aux meilleures cuisines. Il profite à vue d’œil jusqu'à atteindre le poids d’un gros chien. Bien qu’il continue à s’empiffrer comme un cochon, il ne dépasse jamais ce poids.
L'HOMME OISEAU - Plus ça change, plus c'est pareil
Le comité d’enquête sur les oiseaux et mulots est prêt à crier son rapport. Tout le monde a vu sa chose, l’intérêt n’y est plus. La grande place est presque vide et c’est ce qu’il espérait. Le criard clame les conclusions.
- Nous confirmons que oui les mulots pondent.
- Et les oiseaux ?
- Les oiseaux, on ne sait pas, mais l’enquête se poursuit.
Comment ça, vous ne savez pas, reprend l’emmerdeur ?
- De fait, on n’a jamais réussi à voir un seul œuf, mais les nids regorgent d’oisillons. On ne peut donc pas affirmer que les oiseaux ne pondent plus.
Une voix interrompt le criard.
- Es-tu à nous dire qu’on vous a nourri tout ce temps pour une enquête bâclée !
Les esprits s’échauffent. Les clameurs attirent les passants. Plus la foule grossit, plus le scandale prend de l’ampleur.
Le fils Darwin, par pur hasard traverse la grande place. Il s’arrête, ouvre les yeux et commence à crier comme un cochon qu’on égorge.
- Regardez, regardez.
Personne ne porte attention au petit morveux. Il monte sur une bûche et ordonne.
- Silence. Si fort qu’il se surprend lui-même
Le silence se fait, mais juste le temps de repérer le jeune et lui tomber dessus. Le fils Darwin crie avec la force du condamné.
- Regardez l’animal; pointe une direction, et court à sa rencontre.
C’est un cheval, enfin peut-être ? La vue de la chose met un frein à la poursuite. Darwin rejoint la bête. Le cheval mais pas tout à fait, poursuit son petit bonhomme de chemin. Il croise la foule. Darwin le flatte, tourne autour comme une mouche à merde. L’air enjoué, le cheval se laisse approcher, toucher. Plusieurs suivent l’exemple de Darwin. Rien ne distrait la bête de sa route, petit pas à petit pas, de bouchée de foin à bouchée de foin, elle atteint et traverse le village. Pourquoi il ne court pas, questionnent les jeunes. Parcequ’il a les pattes trop petites, disent à la blague les grands. Et ils ont probablement raison. Ses petites pattes l’obligent à prendre son temps. À traverser la campagne à pas de tortue, pour à la fin du jour disparaître avec le soleil derrière la ligne d’horizon.
Dès l’aube le fils Darwin arpente les bois à la recherche de son cheval. Les mois puis les années s’écoulent, ses copains commencent à regarder les filles. Et toujours Darwin cherche son cheval.
- Nous confirmons que oui les mulots pondent.
- Et les oiseaux ?
- Les oiseaux, on ne sait pas, mais l’enquête se poursuit.
Comment ça, vous ne savez pas, reprend l’emmerdeur ?
- De fait, on n’a jamais réussi à voir un seul œuf, mais les nids regorgent d’oisillons. On ne peut donc pas affirmer que les oiseaux ne pondent plus.
Une voix interrompt le criard.
- Es-tu à nous dire qu’on vous a nourri tout ce temps pour une enquête bâclée !
Les esprits s’échauffent. Les clameurs attirent les passants. Plus la foule grossit, plus le scandale prend de l’ampleur.
Le fils Darwin, par pur hasard traverse la grande place. Il s’arrête, ouvre les yeux et commence à crier comme un cochon qu’on égorge.
- Regardez, regardez.
Personne ne porte attention au petit morveux. Il monte sur une bûche et ordonne.
- Silence. Si fort qu’il se surprend lui-même
Le silence se fait, mais juste le temps de repérer le jeune et lui tomber dessus. Le fils Darwin crie avec la force du condamné.
- Regardez l’animal; pointe une direction, et court à sa rencontre.
C’est un cheval, enfin peut-être ? La vue de la chose met un frein à la poursuite. Darwin rejoint la bête. Le cheval mais pas tout à fait, poursuit son petit bonhomme de chemin. Il croise la foule. Darwin le flatte, tourne autour comme une mouche à merde. L’air enjoué, le cheval se laisse approcher, toucher. Plusieurs suivent l’exemple de Darwin. Rien ne distrait la bête de sa route, petit pas à petit pas, de bouchée de foin à bouchée de foin, elle atteint et traverse le village. Pourquoi il ne court pas, questionnent les jeunes. Parcequ’il a les pattes trop petites, disent à la blague les grands. Et ils ont probablement raison. Ses petites pattes l’obligent à prendre son temps. À traverser la campagne à pas de tortue, pour à la fin du jour disparaître avec le soleil derrière la ligne d’horizon.
Dès l’aube le fils Darwin arpente les bois à la recherche de son cheval. Les mois puis les années s’écoulent, ses copains commencent à regarder les filles. Et toujours Darwin cherche son cheval.
L'HOMME OISEAU - Et la vie continue
Un soir, Darwin revient du bois en sifflotant. Une souche se trouve à la sortie du village, il a pour habitude de s’y reposer. Quelques minutes durant lesquelles il se voit chevaucher son copain, cheveux au vent. La souche est haute, mais il est agile. Un pas, deux pas, trois pas et hop. Il prend son élan un, deux, puis freine. Quelque chose brille au soleil, il se frotte les yeux, beaucoup plus pour se remémorer que pour voir. Il la voit très bien et ne doute plus : Je n’ai jamais vu cette chose. Un œuf aussi gros ! Est-ce possible ? Marbré de noir et blanc; comme son cheval. D’imaginer que son copain a pondu l’œuf ne lui semble pas le moins du monde farfelu, il en est même convaincu.
Sa mère se refuse de voir cette chose dans sa maison. Un tollé s’élève, elle n’a pas le choix, assouplit sa position et remet sa décision à plus tard. Darwin place son trésor sur une vieille peau de chien mitée, contre les pierres du foyer. La mère lui propose un coin de la remise.
- Ici il ne fera pas long avant qu’un jeune tombe dessus. Il sera en sécurité, là-bas au frais.
Il ne veut rien entendre.
- Un œuf a besoin de chaleur, inquiètes-toi pas, tu n’auras rien à faire.
Et il tient parole, éloigne chien, chat, et les plus jeunes. Le lave deux ou trois fois la semaine. Approche quelques braises. Dort sur le sol, ignore les sarcasmes de ses frères et sœurs.
Les semaines passent et sa vigilance ne diminue pas.
Une nuit de froid intense : la plus courte de la saison noire, selon ce que prétend un berger vantard, qui affirme avoir réappris à compter le temps. Le froid s’engouffre par la moindre des interstices. Inquiet pour son œuf, le jeune Darwin ne cesse d’alimenter le foyer. À la pointe du jour et en dépit de ses efforts pour ne pas sombrer, le sommeil a tout de même le dessus. Expulsé du pays des rêves, par un délicat coup de pied au cul. Il bondit poing fermé.
- Bas les pattes et puis vois à ton maudit œuf, ordonne le père.
Horreur son œuf est cassé ! Petit Darwin se retourne prêt à trucider le coupable. Toute la maisonnée est empilée dans le coin le plus éloigné du foyer. Le coupable ne se trouve certainement pas parmi cette bande de froussards. Quelqu’un l’a éventré, pas comme un œuf cassé sur le rebord d’une poêle à frire. Comme si deux mains avaient planté leurs doigts dans la coquille pour, de force, éventrer l’oeuf.
Petit Darwin, les yeux exorbités fixe son trésor. La bouche entrouverte, accompagné d’un inconscient balancement de bras. Une suite de sons gutturaux lie le tout.
- Arrêtes de faire le tata et dis-nous ce qui se passe, crie une voix sortie du tas de poltrons.
Les yeux rivés sur la chose, presque inaudible, comme s’il suppliait.
- Maman, maman viens voir !
Elle fait un pas, le père la retient.
- C’es tu dangereux?
- Pas plus qu’une famille de peureux.
- Ne joue pas au plus fin avec nous, menace le père.
La mère approche. La main sur le cœur, elle reprend les mimiques de son fils. Le père approche, il marmonne.
- C'est quoi ça ?
La famille suit et s’exclame en cœur
- Un bébé !
On apporte une peau de chat souple et douce, de celles que l’on réserve aux nouveaux nés. Le fils le dépose dessus, une minute passe.
Le père questionne
- On fait quoi avec ça ?
L’aînée des filles le trouve tout simplement merveilleux, elle s’exclame scandalisée.
- Qu'est-ce que tu penses, on s’en occupe ! La mère reprend.
- C’es tu toi qui va le nourrir, parce que moi, y’a belle lurette que j’ai pu de lait. Quelqu’un reprend.
- Ça ne servirait pas à grand-chose, avez-vous vu son bec ?
- On dit bouche, corrige la mère.
- Non, non un bec.
Les yeux tournés sur la chose, on cherche à voir, on voit mal. La plus vieille délicatement retire ses petites mains, apparaît un joli bec jaune citron.
La maisonnée se divise en deux clans; les pour le garder contre les pour pousser l’œuf et son contenu dans le foyer. Les forces s’égalent. À la mère de trancher, elle repousse les tentatives de chantage émotif et remet encore sa décision à plus tard. Les semaines passent, les pour le trouvent de plus en plus attachant, les autres s’habituent, la mère évite d'aborder le sujet. Les mois passent, il commence à se traîner à quatre pattes. On remarque des renflements à hauteur des omoplates. Il ne parle pas mais réussit par une série d’harmonieux gargouillements à se faire comprendre.
D’autres œufs ont fait leur apparition au pied de la souche. Deux la première année, puis un à deux par mois, puis à la semaine. On aménage un charmant parc autour de la souche, une clôture basse l’encercle. Sur une porte jamais fermée, un écriteau : le parc des fées. L’enfant oiseau ne peut être plus charmant, tout le monde rêve de posséder le sien. Chaque maison cajole son œuf, qu’il récupère en douce au parc. L’heureux dénouement ne se répète pas. De déception en déception l’intérêt pour les œufs s’effrite. Les œufs s’accumulent, le préposé à l’entretien les repousse de l’autre côté de la clôture. La vermine prend la relève.
L’enfant oiseau grandit. Des renflements sont apparus de magnifiques ailes. Devenu adolescent les œufs l’attirent, il se scandalise de leur sort. Les filles le trouvent charmant mais ne se laissent pas approcher. Peut-être pour les impressionner, leur faire comprendre qu’il est prêt. Ou plus vraisemblablement une incontrôlable pulsion d’ado oiseau qui le pousse à ramasser des branchages. Les empiler, regarder le résultat, reprendre sa quête de branches et recommencer. Des jours de pratique pour enfin obtenir ce qu’il voulait, un énorme et magnifique nid d’oiseaux. Depuis, il passe ses journées assis sur son rebord à chanter la ritournelle. On vient de loin pour écouter. Son chant fait du bien à qui s’arrête pour écouter. À n’en pas douter il essaie d’attirer une douce, les chants sont trop beaux pour imaginer autre chose. Seul de sa race, il s’égosille inutilement. Personne n’a le courage de lui expliquer l’inutilité de sa cour.
Qui a eu l’idée ? Qui les a déposés à l’intérieur du nid ? On ne le saura jamais ! Ce que l’on sait pour l’avoir vu un soir qu’il revenait de becqueter son repas. Ils étaient là comme en attente de son retour. Remis de sa surprise, il les examine, les picore délicatement. Les replace, s’attarde sur un. Enlève du duvet à même ses immenses ailes, l’étale méthodiquement sur les œufs. S’assoit dessus, ouvre un livre et commence à couver.
Les jours passent. La famille se relègue pour lui porter sa pitance. Et c’est comme cela qu’un matin naquit la première représentante de la nouvelle génération, la relève, l’avenir. Le premier couple de l’ère des hommes oiseaux.
Sa mère se refuse de voir cette chose dans sa maison. Un tollé s’élève, elle n’a pas le choix, assouplit sa position et remet sa décision à plus tard. Darwin place son trésor sur une vieille peau de chien mitée, contre les pierres du foyer. La mère lui propose un coin de la remise.
- Ici il ne fera pas long avant qu’un jeune tombe dessus. Il sera en sécurité, là-bas au frais.
Il ne veut rien entendre.
- Un œuf a besoin de chaleur, inquiètes-toi pas, tu n’auras rien à faire.
Et il tient parole, éloigne chien, chat, et les plus jeunes. Le lave deux ou trois fois la semaine. Approche quelques braises. Dort sur le sol, ignore les sarcasmes de ses frères et sœurs.
Les semaines passent et sa vigilance ne diminue pas.
Une nuit de froid intense : la plus courte de la saison noire, selon ce que prétend un berger vantard, qui affirme avoir réappris à compter le temps. Le froid s’engouffre par la moindre des interstices. Inquiet pour son œuf, le jeune Darwin ne cesse d’alimenter le foyer. À la pointe du jour et en dépit de ses efforts pour ne pas sombrer, le sommeil a tout de même le dessus. Expulsé du pays des rêves, par un délicat coup de pied au cul. Il bondit poing fermé.
- Bas les pattes et puis vois à ton maudit œuf, ordonne le père.
Horreur son œuf est cassé ! Petit Darwin se retourne prêt à trucider le coupable. Toute la maisonnée est empilée dans le coin le plus éloigné du foyer. Le coupable ne se trouve certainement pas parmi cette bande de froussards. Quelqu’un l’a éventré, pas comme un œuf cassé sur le rebord d’une poêle à frire. Comme si deux mains avaient planté leurs doigts dans la coquille pour, de force, éventrer l’oeuf.
Petit Darwin, les yeux exorbités fixe son trésor. La bouche entrouverte, accompagné d’un inconscient balancement de bras. Une suite de sons gutturaux lie le tout.
- Arrêtes de faire le tata et dis-nous ce qui se passe, crie une voix sortie du tas de poltrons.
Les yeux rivés sur la chose, presque inaudible, comme s’il suppliait.
- Maman, maman viens voir !
Elle fait un pas, le père la retient.
- C’es tu dangereux?
- Pas plus qu’une famille de peureux.
- Ne joue pas au plus fin avec nous, menace le père.
La mère approche. La main sur le cœur, elle reprend les mimiques de son fils. Le père approche, il marmonne.
- C'est quoi ça ?
La famille suit et s’exclame en cœur
- Un bébé !
On apporte une peau de chat souple et douce, de celles que l’on réserve aux nouveaux nés. Le fils le dépose dessus, une minute passe.
Le père questionne
- On fait quoi avec ça ?
L’aînée des filles le trouve tout simplement merveilleux, elle s’exclame scandalisée.
- Qu'est-ce que tu penses, on s’en occupe ! La mère reprend.
- C’es tu toi qui va le nourrir, parce que moi, y’a belle lurette que j’ai pu de lait. Quelqu’un reprend.
- Ça ne servirait pas à grand-chose, avez-vous vu son bec ?
- On dit bouche, corrige la mère.
- Non, non un bec.
Les yeux tournés sur la chose, on cherche à voir, on voit mal. La plus vieille délicatement retire ses petites mains, apparaît un joli bec jaune citron.
La maisonnée se divise en deux clans; les pour le garder contre les pour pousser l’œuf et son contenu dans le foyer. Les forces s’égalent. À la mère de trancher, elle repousse les tentatives de chantage émotif et remet encore sa décision à plus tard. Les semaines passent, les pour le trouvent de plus en plus attachant, les autres s’habituent, la mère évite d'aborder le sujet. Les mois passent, il commence à se traîner à quatre pattes. On remarque des renflements à hauteur des omoplates. Il ne parle pas mais réussit par une série d’harmonieux gargouillements à se faire comprendre.
D’autres œufs ont fait leur apparition au pied de la souche. Deux la première année, puis un à deux par mois, puis à la semaine. On aménage un charmant parc autour de la souche, une clôture basse l’encercle. Sur une porte jamais fermée, un écriteau : le parc des fées. L’enfant oiseau ne peut être plus charmant, tout le monde rêve de posséder le sien. Chaque maison cajole son œuf, qu’il récupère en douce au parc. L’heureux dénouement ne se répète pas. De déception en déception l’intérêt pour les œufs s’effrite. Les œufs s’accumulent, le préposé à l’entretien les repousse de l’autre côté de la clôture. La vermine prend la relève.
L’enfant oiseau grandit. Des renflements sont apparus de magnifiques ailes. Devenu adolescent les œufs l’attirent, il se scandalise de leur sort. Les filles le trouvent charmant mais ne se laissent pas approcher. Peut-être pour les impressionner, leur faire comprendre qu’il est prêt. Ou plus vraisemblablement une incontrôlable pulsion d’ado oiseau qui le pousse à ramasser des branchages. Les empiler, regarder le résultat, reprendre sa quête de branches et recommencer. Des jours de pratique pour enfin obtenir ce qu’il voulait, un énorme et magnifique nid d’oiseaux. Depuis, il passe ses journées assis sur son rebord à chanter la ritournelle. On vient de loin pour écouter. Son chant fait du bien à qui s’arrête pour écouter. À n’en pas douter il essaie d’attirer une douce, les chants sont trop beaux pour imaginer autre chose. Seul de sa race, il s’égosille inutilement. Personne n’a le courage de lui expliquer l’inutilité de sa cour.
Qui a eu l’idée ? Qui les a déposés à l’intérieur du nid ? On ne le saura jamais ! Ce que l’on sait pour l’avoir vu un soir qu’il revenait de becqueter son repas. Ils étaient là comme en attente de son retour. Remis de sa surprise, il les examine, les picore délicatement. Les replace, s’attarde sur un. Enlève du duvet à même ses immenses ailes, l’étale méthodiquement sur les œufs. S’assoit dessus, ouvre un livre et commence à couver.
Les jours passent. La famille se relègue pour lui porter sa pitance. Et c’est comme cela qu’un matin naquit la première représentante de la nouvelle génération, la relève, l’avenir. Le premier couple de l’ère des hommes oiseaux.
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