jeudi 26 mars 2009

L'HOMME OISEAU - Le chaos

Comme prévu le petit joujou a épargné le ciel et ses oiseaux, l’eau et ses poissons, la terre et ses insectes, ce qui inclut les humains. Les premières semaines sont terribles. Devenus aussi vulnérables qu’un bébé, le découragement s’installe, engendre la violence, le meurtre, le laisser-aller, le viol et le suicide. Nus, dépourvus d’outils, les mains et le ventre vides. Une minorité décide de se prendre en main. Elle s’éloigne de ceux qui n’ont pas encore compris, décide de les laisser s’entretuer. Ce qu’ils font !

Des groupent se forme. Malgré la divergence des styles et conditions, ils ont tout de même quelques points communs. La volonté de se sortir du trou, de même que la prétention de se croire différents des autres. La pudeur apprivoisée, entre deux frissons, ils réapprennent à glaner. La nudité n’a pas que des inconvénients, affamés, les fesses à l’air, les classes sociales n’existent plus, tout le monde glane.


La végétation abondante et vigoureuse éveille la créativité de quelques coquettes. Elles se fabriquent des pagnes avec ce qu’elles trouvent, roseaux, maïs, lierre, foin, et plus. Ce qui n’empêche pas le taux de natalité de bondir. Heureusement car le premier hiver est catastrophique.

Revenus à l’âge de pierre, les hommes réapprennent la chasse. Proies faciles, les chiens et chats deviennent une denrée rare, un mets réservé pour les grandes occasions. Les femmes maîtrisent mal l’art du tannage. Les résultats, même peu satisfaisants, améliorent tout de même leur misérable condition. Les premières à se pavaner vêtues d’un pantalon fait de peaux de chien et chat éveillent la convoitise des autres et ce même si la culotte dégagent une forte odeur de cadavre. Des disputes éclatent, des coups de griffes se donnent.

L’heureux propriétaire d’un pantalon de rechange s’affiche, trône, rétablit l’échelle sociale. Le pantalon fait chuter les natalités. Les hommes réclament le retour à la simplicité. Il faut sauver l’humanité ! Les femmes ne cèdent pas. Les belliqueux, ceux qui n’ont pas encore compris, vivent et dorment à la belle étoile. Les autres se retrouvent entassés à l'intérieur de ce qu’ils appellent les cavernes mais qui ne sont autre chose que des sous-sols d’immeubles que les gravats n'ont pas totalement comblés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire